Rama Yade devient directrice Afrique de l’Atlantic Council
L’ancienne secrétaire d’État française a été nommée
nouvelle directrice Afrique de l’Atlantic Council. Le think tank
américain mise sur Rama Yade pour « accroître sa visibilité et mieux
développer le partenariat transatlantique».
Elle avait quasiment disparu des radars. Rama Yade fait
son grand retour à… Washington, où elle a été nommée, le 29 mars,
directrice Afrique de l’influent think tank américain Atlantic Council. À
44 ans, l’ex-secrétaire d’État chargée des Droits de l’homme puis des
Sports de Nicolas Sarkozy aura pour mission de promouvoir les relations
entre les États-Unis et les pays du continent.
Rama Yade se dit « fière d’avoir l’opportunité d’agir au niveau mondial
dans une période décisive pour le continent africain et ses partenaires
américains et européens ». Le think tank, qui se targue d’avoir reçu en
2020 plus d’une douzaine de chefs d’État et de ministres du continent,
mise quant à lui sur l’aura médiatique de l’ex-égérie de la Sarkozie
« pour accroître sa visibilité et mieux développer le partenariat
transatlantique ».
« Étroite collaboration avec les Africains »
Rama Yade – première femme d’origine subsaharienne à devenir membre
d’un gouvernement français, en 2007 – s’était faite discrète en France
depuis qu’elle avait échoué à réunir les parrainages nécessaires pour se
présenter à l’élection présidentielle de 2017. Sans parti ni mandat
électif ou même soutien majeur déclaré, elle disait vouloir incarner les
oubliés de la démocratie, ceux qui n’ont pas le droit de revendiquer
leur place dans un système qui favorise les mêmes profils, le même
genre, les mêmes tranches d’âge, les mêmes origines…
L’ex-ministre préférée des Français – en raison de son caractère
transgressif et de sa capacité à dire non au président de la République,
ce qui lui avait aussi valu d’être mise à l’écart par ce dernier -,
s’était alors tournée vers l’entrepreneuriat et l’enseignement,
intervenant à Sciences-Po Paris et à l’Université polytechnique Mohammed
VI au Maroc, où elle assure un programme intitulé « l’Afrique au centre
du monde».
En 2011, démissionnant de son poste d’ambassadrice de France à l’Unesco
six mois seulement après sa nomination, Rama Yade, sans doute excédée
par la pression médiatique, avait affirmé avoir « besoin de renouer avec
une liberté totale ». Peut-être l’a-t-elle trouvée, elle qui, après son
passage en politique,
a aussi été consultante à la Banque mondiale.
Quoi qu’il en soit, celle dont Atlantic Council loue, entre autres,
l’engagement pour la promotion de la dignité humaine et la lutte pour la
réintégration des enfants soldats, dit avoir « hâte de travailler en
étroite collaboration avec les décideurs américains, mais également avec
les Africains, non seulement pour changer le récit donné du continent,
mais aussi les règles pour une plus grande prospérité ».
Source : https://www.jeuneafrique.com/1146642/politique/rama-yade-devient-directrice-afrique-de-latlantic-council/